Article N° 8246
ZONA
Prévenir le zona : regards d’experts sur une priorité émergente de santé publique
Abderrahim Derraji - 21 décembre 2025 17:29Un «Expert Talk Show», organisé à Rabat le 17 décembre, a réuni des experts autour du zona, une maladie virale fréquente dont l’impact sanitaire, économique et sociétal demeure largement sous-estimé, en particulier chez les personnes âgées et les patients immunodéprimés. Les échanges ont permis de faire le point sur l’ampleur de la maladie, ses complications parfois sévères et les stratégies de prévention disponibles, notamment la vaccination.
Le zona résulte de la réactivation du virus varicelle-zona et concerne environ 20 à 30 % de la population générale, avec un risque qui augmente nettement avec l’âge. Les données présentées par les experts montrent qu’une personne sur deux âgée de plus de 80 ans développera un zona au cours de sa vie. La complication la plus redoutée est la névralgie post-herpétique, caractérisée par une douleur chronique persistante pouvant durer plusieurs mois, voire plusieurs années, après l’épisode aigu. Cette douleur est souvent invalidante et altère profondément la qualité de vie, en particulier chez les personnes âgées et chez celles souffrant de comorbidités telles que le diabète, les maladies auto-immunes ou les pathologies cardiovasculaires.

De gauche à droite : Pr Iraqi , Pr Heikel, Pr Tazi et Pr Harmouche
Les experts ont également insisté sur la vulnérabilité particulière des patients immunodéprimés. Dans ces populations, le zona peut évoluer vers des formes graves, avec des atteintes viscérales, neurologiques ou encéphaliques, et une mortalité pouvant atteindre 15 % dans les cas sévères. La prévention par la vaccination apparaît ainsi comme un levier essentiel pour réduire la fréquence et la gravité de ces complications et préserver la qualité de vie des patients.
L’impact économique du zona a aussi été largement discuté. La prise en charge de la névralgie post-herpétique engendre des coûts élevés, liés à la fois aux soins médicaux directs — tels que les hospitalisations et les traitements — et aux coûts indirects, notamment la perte de productivité des patients et de leurs aidants. Selon les études citées, chaque cas de névralgie post-herpétique peut générer des dépenses supplémentaires comprises entre 12 000 DH et 17 500 DH.
Dans ce contexte, le vaccin recombinant adjuvanté récemment introduit au Maroc a été présenté comme une option à la fois efficace et économiquement pertinente. Il offre une protection élevée et durable, avec une efficacité dépassant 97 % chez les adultes de plus de 50 ans et restant supérieure à 90 % après 70 ans, tout en réduisant significativement l’incidence des douleurs chroniques post-zostériennes. Les intervenants ont ainsi appelé à renforcer les politiques vaccinales, à élargir les recommandations et à améliorer l’accessibilité du vaccin afin de réduire durablement le fardeau du zona et de ses complications.
Source : PharmaNEWS
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